Dans un contexte de crise du bio, Greenweez, la filiale de Carrefour spécialisée dans la vente en ligne de produits bio et durables, travaille à transformer son modèle. Avec une feuille de route à horizon 2030.
« Nous avons abandonné une logique d’hyper-croissance pour privilégier la rentabilité à long terme », lance Romain Roy, le CEO et fondateur de Greenweez, leader dans la vente de produits bio en ligne. Dans un contexte d’hyper inflation avec des consommateurs soumis à des arbitrages, moins enclins à la dépense et qui évoluent dans leur mode de consommations (moins de viande, plus de produits bruts…), la filiale de Carrefour (depuis 2016), cherche à fidéliser ses clients avec des propositions optimisées et un cœur d’offre à prix accessibles via de la promotion et la marque distributeur. « Notre marque propre est aujourd’hui la première marque vendue sur le site, précise Romain Roy. Elle compte plus de 300 références de produits de grande consommation qui répondent à un cahier des charges exigeant et affichent le Planet Score ». Depuis 2021, le site s’est engagé dans un modèle hybride avec la mise en place d’une place de marché (15% du CA) comptant plus de 170 000 références gérées par des vendeurs en direct. « Cela nous a permis de proposer de nouvelles catégories comme de l’ameublement ou du jouet et de faire tomber notre assortiment retail de 15000 à 8000 références environ » explique Romain Roy. Avec à la clé moins de stock dans ses entrepôts.
Un modèle à visée régénérative à horizon 2030
Le site qui ne communique ni son chiffre d'affaires, ni ses résultats, a lancé son application mobile en mai. Il teste aussi de nouvelles propositions comme du jouet reconditionné, toujours dans l’optique de consommer durable. Avec quelques échecs en chemin comme la location de produits de puériculture lancée en juin 2022 puis abandonnée faute de trouver son public. Surtout, il prépare l’avenir et travaille sur la transformation de son modèle. « Nous voulons adresser une consommation responsable, relocaliser l’économie et sortir de la globalisation, martèle Romain Roy. A horizon 2030 notre objectif est de tendre vers un modèle économique à visée régénérative avec des outils de mises en relation entre consommateurs et producteurs en local ». Pour cela il va devoir passer par des étapes de transformation de l’offre mais aussi par celle du modèle informatique, des ressources humaines et de certains métiers. Tout en embarquant ses salariés et en éduquant ses clients. « Nous avons un blog en ligne sur lequel nous diffusons beaucoup de contenus pour expliquer les enjeux du modèle régénératif qui privilégient les écosystèmes locaux », précise Romain Roy. Il devra surtout trouver les bons partenaires pour l’accompagner. « Nous devons trouver les entreprises pour s’engager avec nous dans ce projet excitant et indispensable dans les prochaines années où la France est plutôt bien positionnée », conclut le fondateur du site qui fête cette année ses 15 ans d’existence.
Sylvie Lavabre